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Plastiques circulaires ? Tout le monde sur le pont !
Saskia Walraedt

Plastiques circulaires ? Tout le monde sur le pont !

Avec le Green Deal, la Commission européenne a lancé un programme ambitieux visant à rendre l’économie européenne climatiquement neutre et circulaire. Ce programme s’accompagne d’un ensemble impressionnant d’initiatives législatives qui accordent, dans de nombreux cas, une place centrale à la circularité des matières plastiques. Pourquoi ? L’objectif est double : d’une part, réduire de plus en plus l’utilisation de matières premières fossiles et, d’autre part, collecter davantage de déchets contenant du plastique à des fins de tri et de recyclage. 

Car il faut appeler un chat un chat : trop souvent, les déchets contenant du plastique en Europe finissent encore avec les déchets résiduels en incinération, voire en décharge. Pour combler cette lacune, nous devons concentrer tous nos efforts sur l’innovation. L’innovation pour trier encore mieux, pour recycler encore mieux et encore plus, et pour prendre en compte la récupération des matériaux issus des produits en fin de vie dès le stade de la conception. 

Jusqu’à présent, le recyclage mécanique s’est principalement concentré sur les flux de plastique relativement faciles : des déchets relativement propres provenant de produits ayant une durée de vie relativement courte, tels que les emballages. Mais cela est loin d’être suffisant pour rendre le secteur des plastiques totalement circulaire. Pour que toutes les étapes de la chaîne de valeur soient prises en compte, nous devons également nous intéresser à d’autres technologies de recyclage, telles que le recyclage physique et chimique.

Le recyclage physique consiste à dissoudre sélectivement les polymères pour les séparer des impuretés, afin que les polymères propres puissent être recyclés. Dans le recyclage chimique, les éléments constitutifs de la production de polymères – les monomères ou, plus en amont encore, l’huile de pyrolyse comme alternative au naphte fossile – sont récupérés à partir des déchets contenant du plastique. Grâce à ces technologies complémentaires, nous pouvons donc également intégrer des flux de déchets impurs ou plus complexes dans une économie circulaire, en tant que source de nouvelles matières premières.

Cela permet également de redonner vie aux polymères qui ne peuvent pas être récupérés par le biais du recyclage mécanique. Songez, par exemple, aux thermodurcissables tels que les polyuréthanes. En outre, le recyclage chimique permet de récupérer des éléments constitutifs d’une pureté comparable à celle des matières premières vierges d’origine fossile. Même les applications soumises à des exigences de qualité très élevées, telles que les emballages alimentaires ou médicaux, peuvent donc utiliser des matières premières récupérées. 

Ne s’agit-il donc pas d’une concurrence pour le recyclage mécanique ? Certainement pas. Si davantage de déchets contenant du plastique sont collectés en Europe, le gâteau ne fera que s’agrandir. Chaque technologie de recyclage disposera alors d’une part de gâteau qui lui permettra de développer une activité économiquement rentable. Aujourd’hui, nous nous trouvons à un point de basculement important, où des décisions d’investissement dans de nouvelles technologies de recyclage doivent être prises, alors que dans le même temps des niveaux obligatoires de matériaux recyclés sont définis dans des législations. Pour le recyclage des produits chimiques, il est essentiel que le législateur autorise des modèles de chaîne de contrôle tels que l’ « allocation de bilan massique ».

En effet, comme il n’est tout simplement pas possible de les différencier, on ne peut pas calculer comme cela combien de composants fossiles et combien de composants d’origine recyclée sont présents dans le recyclage chimique. En outre, dans les usines produisant de l’huile de pyrolyse recyclée, différents flux entrants sont mélangés et il existe également différents flux sortants, qui peuvent ou non être destinés à des applications plastiques. Pour terminer, les quantités d’huile de pyrolyse dans une telle installation sont encore très faibles par rapport aux quantités de naphte d’origine fossile. Il convient donc de conclure des accords clairs sur l’affectation des concentrations en matériaux recyclés à des flux spécifiques.

Par le biais du modèle dit « allocation de bilan massique, exemption de combustible », avec certification du point d’origine au produit final, une concentration en matières recyclées peut être attribuée et tracée tout au long de la chaîne de valeur. À mesure que les investissements augmentent et que les volumes d’huile de pyrolyse s’accroissent, de plus en plus de marchés pourront être desservis par des matériaux issus du recyclage de déchets contenant du plastique pour remplacer les matières premières fossiles. C’est la seule façon de bâtir un avenir circulaire pour les plastiques, étape par étape. Travaillons ensemble sur ce défi en 2024 avec un esprit ouvert. Tout le monde doit être sur le pont si nous voulons accélérer l’économie circulaire.  

Saskia Walraedt,
directrice essenscia PolyMatters

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