Sources Alma et Suez ont conclu un partenariat pour construire la première usine de recyclage intégrée de PET en Belgique. L’usine, implantée à Couillet, près de Charleroi, permettra de recycler 40.000 tonnes de PET chaque année et créera une quarantaine d’emplois dans la région. Philippe Tychon, CEO de Suez Recycling & Recovery Belgium nous en dit davantage à ce sujet.
Le PET (polyéthylène téréphtalate) est le principal polymère utilisé dans les bouteilles d’eau. Afin de répondre à la demande croissante d’emballages respectueux de l’environnement, une demande relayée à la fois par les consommateurs, les industriels et les pouvoirs publics, et de concrétiser l’engagement de l’industrie belge à atteindre un taux de 50% de r-PET (PET recyclé) dans les bouteilles en PET destinées à la consommation locale d’ici 2025, Fost Plus a lancé un appel d’offres. Sources Alma et Suez y ont répondu et ont réuni leur expertise commune dans le projet de construction d’une usine de recyclage intégrée du PET qui sera alimentée en balles de PET post consommation provenant de cinq centres de tri belges gérés en partenariat avec Fost Plus. « Entre-temps, le nom de la société, Filao, a été publié au moniteur » nous confie Philippe Tychon. Le choix du nom reflète la volonté d’adopter une dénomination neutre. « L’usine sera implantée à Couillet, près de Charleroi, sur un site assaini en développement économique de l’intercommunale Tibi, à proximité du centre de tri Valtris. « Cette localisation, cette connexion à un pôle de recyclage, est importante pour des raisons d’efficacité, des raisons écologiques et économiques. Il est important de limiter et raccourcir les transports entre les parties prenantes de la chaîne de valeur » précise Philippe Tychon.
« Pour des raisons de rentabilité, le recyclage nécessite des volumes importants. C’est un challenge, certes. Mais grâce à l’expertise acquise avec l’usine de recyclage de PET ‘Plastiques Atlantique’ à Bayonne qui recycle quelque 25.000 tonnes par an, nous sommes en mesure de traiter des volumes de cet ordre. La particularité intéressante du projet à Couillet, c’est qu’il nous donne l’opportunité de tout traiter sur un seul site, donc aussi bien le lavage et la préparation que la transformation en granulés de r-PET. 80% des étapes du processus « bottle to bottle » se feront sur ce site. » explique Philippe Tychon.
« Monter à 40, voire 45.000 tonnes n’est pas source d’inquiétude. FostPlus détient un portefeuille supérieur de déchets PET. De ce portefeuille, 33.000 tonnes sont destinées à la nouvelle usine. Cela veut dire qu’il reste seulement 7.000 tonnes à trouver sur le marché via des flux privés. Et Fost Plus a encore des volumes disponibles. Nous ne sommes pas inquiets. » confie Philippe Tychon.
« Nous avions déjà collaboré avec Sources Alma par le passé mais pas par le biais d’une structure commune. Pour la nouvelle usine, le partenariat permettra de profiter de l’expertise de chaque groupe au niveau des process, d’introduire des nouveautés, par exemple une machine spécifique pour ‘délabelliser‘ (enlever les étiquettes en plastique des bouteilles). A chacune des dix étapes du processus de recyclage, nous pourrons chercher la nouveauté, chez nous ou chez Sources Alma, pour optimiser le fonctionnement de l’usine. Comme le tri au laser, pour une précision accrue, etc. » se réjouit Philippe Tychon.
Bayonne a servi de laboratoire. Des tests préalables y ont d’ailleurs été menés avec les déchets belges afin de déterminer quels composants, quelles machines installer à Couillet. Précisons que le produit à traiter diffère selon les filières de collecte sélective mises en place dans les différents pays. L’humidité peut aussi avoir une influence. Nul besoin de préciser qu’il pleut davantage dans le nord de l’Europe. Une petite variation de 2 ou 3% d’humidité est déjà significative. Si le pourcentage minimal de r-PET dans les bouteilles en PET est fixé à 25% en 2025, il ne s’agit pas d’attendre que la législation évolue pour améliorer les performances. La volonté est d’aller de l’avant, d’atteindre 50% de r-PET, voire 80% à l’avenir. « La durabilité des ressources est également un aspect important. Par exemple, le prétraitement se fait à sec, nous utilisons moins d’eau de process, nous récupérons les eaux de lavage. Nous avons installé des panneaux solaires, nous cherchons avec nos entreprises voisines des moyens d’accroître la part d’énergie verte. » ajoute Philippe Tychon. « Car tous les acteurs sont in fine concernés par l’impact environnemental, la notion d’écodesign. Il faut s’interroger sur les matières premières pouvant être recyclées correctement ou pas. » conclut Philippe Tychon.