La circularité, un atout pour la Construction en Wallonie

La Belgique et les régions comptent sur ce secteur pour concrétiser, dans les années à venir, d’ambitieuses politiques climatiques en matière de rénovation circulaire. Grâce à notre savoir-faire et à nos technologies, une grande partie des déchets de construction actuels peut être réutilisée dans de nouvelles applications et projets d’infrastructure.

Cependant, nous devons encore surmonter certains obstacles majeurs pour optimiser le réemploi et le recyclage des matériaux de construction et éviter que le secteur de la construction ne dépende de matières premières primaires. 

Par exemple, l’extraction de minéraux non métalliques (tels que le sable et le gravier) a triplé dans le monde au cours des deux dernières décennies, avec des conséquences dévastatrices pour l’environnement. 

Il faut également noter que ce secteur a connu une baisse de production de 7 % au cours des années 2010-2020, alors que la production de déchets au sein du secteur a augmenté de plus de 6 % au cours de la même période. Par conséquent, le niveau de déchets de construction par unité de production a augmenté.

Ces 3 et 4 octobre 2023, la Wallonie organisait deux journées d’études sur le thème du « Zéro déchets dans la construction ». L’occasion de réunir l’ensemble des parties prenantes concernées par ce flux important de déchets puisqu’il représente plus de 30% de la production belge de déchets.

Sous l’impulsion de directives européennes, les autorités publiques en Wallonie ont retranscrit, au travers du projet d’arrêté du gouvernement wallon relatif à la hiérarchie des déchets, la nécessité d’une gestion plus volontariste des déchets sur chantier.

Même si le texte en projet n’est pas définitif, il imposera que tout producteur de déchets veille au respect du tri à la source en vue d’une gestion conforme à la hiérarchie des modes de gestion des déchets. 

Parmi les nouveaux flux à collecter sélectivement, le polystyrène expansé (EPS), les déchets en plastique rigide, les matériaux en PVC, les liens de cerclage en plastique, le béton cellulaire, les déchets de plâtre ou encore les isolants en laines minérales. Une attention particulière devra également être portée sur les éléments réemployables. 

Par ailleurs, le projet prévoit l’obligation de réaliser un inventaire déchets-matériaux avant la démolition ou la rénovation importante d’un ouvrage. L’objectif, réfléchir le plus en amont aux risques présents au sein de la structure existante, par exemple en matière d’amiante et de déchets dangereux, mais aussi d’identifier les ressources à conserver sur site ou à exploiter dans la chaîne de recyclage. 

Ce nouveau cadre permettra certainement d’améliorer la circularité en réduisant la demande de ressources naturelles, de diminuer l’impact carbone par l’utilisation de matière recyclée mais aussi d’améliorer la disponibilité des produits. 

Il permettra en effet d’alimenter en matière les filières de recyclage récemment installées (laines minérales par Knauf Insulation, traitement du plâtre par Replic, recyclage des bitumes par Derbigum, …) et d’envisager de nouveaux investissements locaux.

La mise en application de ces mesures reste un défi en raison des contraintes opérationnelles sur chantier, des plus petits volumes collectés et de l’augmentation des flux logistiques. 

La gestion de ces déchets ne pourra pas être efficace sans une collaboration étroite entre les différentes parties prenantes. Les collecteurs et centres de tri, maillons indispensables de la chaine de valeur, devront adapter leurs outils et mettre leur expertise à disposition des entrepreneurs. 

Des partenariats public-privé pourront être encouragés pour optimiser l’ensemble de la chaine logistique et développer des solutions innovantes et durables.

Le recyclage offre une multitude d’avantages environnementaux, économiques et sociaux. Il joue un rôle essentiel dans la transition vers une construction plus durable et contribue à la préservation de l’environnement à long terme.