Plus puissants, plus intelligents, plus économiques… ce ne sont là que quelques superlatifs pour désigner les derniers développements dans le segment des broyeurs. Les fabricants développent constamment des techniques avancées pour améliorer l’efficacité, la consommation d’énergie et la facilité d’utilisation. Qu’est-ce qui bouge dans le secteur ? Et qu’est-ce que cela signifie sur le terrain ? Nous dressons pour vous la liste des innovations récentes.
La durabilité n’est plus un mot à la mode, mais elle est de plus en plus ancrée dans la stratégie des acteurs (« de taille moyenne ») de l’industrie. Cela est étroitement lié à la politique climatique ambitieuse que l’UE met en œuvre à l’horizon 2050. La transition verte a commencé et l’économie circulaire joue un rôle crucial à cet égard. En outre, elle concerne tous les maillons de la chaîne de valeur. Par exemple, un entrepreneur qui souhaite remporter des contrats avec le gouvernement aura plus de chances en tant que partenaire durable. Il y a là matière à réflexion. Et que constate-t-on ? La technique des broyeurs mobiles, les machines de recyclage par excellence, est prête pour cela !
La progression des broyeurs hybrides et 100 % électriques est inéluctable. Des marques comme Kleemann, Keestrack et GIPO proposent de telles machines écologiques, de même qu’EvoQuip, Remax, Tana… Prenez le Powerscreen Premiertrak 420E, qui est doté d’une technologie à double alimentation, permettant une utilisation flexible de la source d’énergie. En termes de performances, ce concasseur à mâchoires primaire ne fait pas pâle figure face à sa version diesel, le Premiertrak 400X ou R400X. C’est ce que nous disent GM Recycling, distributeur exclusif en Belgique, et Van der Spek-Vianen, distributeur aux Pays-Bas. Ces colosses peuvent traiter jusqu’à 400 à 420 tonnes par heure. Le Ryder 1000 de Roco, basé en Irlande du Nord, est également un concasseur à mâchoires hybride à hautes performances. Ce concasseur compact est polyvalent dans le domaine du recyclage : de l’asphalte et des déchets de construction à la roche dure. En vente ou en location auprès du groupe Smet, il est également disponible en version 100 % électrique rechargeable. Chez l’entreprise belge Keestrack, les versions électriques et hybrides ne se comptent pas sur les doigts d’une main. Après la ligne hybride e-drive, presque tous les concasseurs à cône, à mâchoires et à percussion sont désormais disponibles avec un entraînement ZERO. « Même un acteur de niche comme Tana, qui se concentre entre autres sur le recyclage du caoutchouc, a opté pour une version 100 % électrique avec le Shark 440ET », explique Matthias De Coninck de Smart Equipment. Outre la réduction des émissions de CO2, l’électrification offre encore d’autres avantages. Elle fait économiser des sommes considérables en frais d’entretien, permet de réaliser des économies de carburant significatives et entraîne moins de nuisances sonores. C’est bon pour les affaires et pour la planète !
Le recyclage des déchets de construction, de démolition et de pierre est un enjeu majeur de l’économie circulaire. Il s’agit essentiellement de recycler les matériaux et de les convertir en précieuses matières premières. Depuis des années, les concasseurs constituent un maillon important de ce processus, et plus particulièrement du prétraitement. La technique n’est pas restée inactive à cet égard. Mastodontes modulaires ou champions compacts : une solution adaptée à chaque besoin sur le marché. Encore à l’état de prototype l’année dernière, il est présenté pour la première fois à GM Recycling cette année : le Gipo Giga R 131 FDR DA. Ce concasseur à percussion suisse, déjà impressionnant, peut être complété par un précriblage étendu et un post-criblage à trois étages. Le processus pionnier de concassage et de criblage permet d’obtenir un produit final d’une qualité supérieure absolue. Grâce à sa puissance élevée (jusqu’à 450 kW), ce colosse de 57 tonnes peut traiter des volumes méga importants.
Le nouveau Keestrack I4e se distingue par ses dimensions compactes et faciles à transporter (15 270 x 3 000 x 3 310 mm), grâce à sa conception horizontale mobile et réversible. Cela permet une utilisation flexible de ce concasseur à percussion résolument révolutionnaire en tant que solution puissante pour le concassage secondaire et tertiaire de roches et le recyclage de matériaux de construction tels que l’asphalte. En outre, la chambre de broyage variable, le rotor puissant et le crible secondaire avec bande de retour contribuent à la production d’un produit final de haute qualité qui répond à toutes les normes européennes, telles que le sable (0 – 2 mm). Steven Teirlinck, directeur opérationnel de Smet Machinery – qui est devenu récemment le nouveau représentant de Keestrack pour la Belgique et six départements en France – cite un autre bel exemple d’innovation : « La philosophie de la gamme révolutionnaire « Tracked Engine Units » ? Avoir toujours à portée de main un module de moteur mobile externe qui s’adapte à toutes les machines Keestrack e-drive. Ce qui est unique dans ce concept « drop-off drop-on », c’est qu’il peut alimenter non pas une mais jusqu’à trois machines hybrides différentes – séparément ou en ligne. Il est idéal comme solution de secours lorsqu’aucune connexion électrique n’est disponible. »
Pour transformer efficacement les différentes fractions de déchets en matières premières pour l’économie circulaire, le suivi est une nécessité absolue. La plupart des fabricants misent donc sur des informations en temps réel sur les processus. Des plateformes en nuage intelligentes aux systèmes numériques de gestion de l’information. Les plateformes électroniques permettent de surveiller les processus, de résoudre les défaillances et d’éviter les retards. Des tableaux de bord interactifs fournissent des données en temps réel sur la consommation de carburant, le temps de production, le coût par tonne … Cela permet d’optimiser le flux de matériaux et de maximiser les performances des machines. En outre, l’avenir semble prometteur. La R&D autour de la technologie de l’IA tourne à plein régime. Ainsi, les applications intelligentes qui détectent et anticipent les problèmes de manière autonome ne relèvent plus de la science-fiction. Comment cela fonctionne-t-il ? L’IA compare les paramètres d’un appareil spécifique avec des milliers de données de référence stockées. L’objectif final est d’apporter des améliorations qui augmentent la productivité de l’appareil. Bienvenue dans l’ère des concasseurs mobiles auto-apprenants, voire du traitement entièrement autonome. Parce qu’elle est associée à une technologie de capteurs avancée, une nouvelle génération de broyeurs est en train d’émerger. Les premières machines de démonstration ont déjà fait leur apparition sur les marchés allemand et autrichien. C’est le cas du nouveau REMAX 600, un concasseur à percussion révolutionnaire monté sur chenilles, doté de capacités d’intelligence artificielle et du système « Crush Control ».
Pour conclure, Steven Teirlinck partage sa vision de l’avenir : « Nous sommes à un tournant où je vois l’IA principalement comme une opportunité. Surtout si la technologie parvient à acquérir et à partager des connaissances à l’échelle mondiale. Cela permettrait aux distributeurs et à leurs clients d’accéder instantanément à des solutions à toutes sortes de problèmes techniques. L’idéal pour porter l’expérience client à un niveau encore plus élevé tout en soulageant les constructeurs, les revendeurs et les loueurs. »