Le secteur du recyclage est encore trop perçu comme un monde d’hommes. Ce qui est pourtant de moins en moins vrai. De plus en plus de femmes trouvent un emploi et une place dans le secteur de la collecte et du traitement des déchets. Et nous sommes heureux de vous les présenter en détail. Dans chaque édition, nous laissons une femme du secteur parler de son travail et de ce qui le rend si formidable. Et pour ce premier numéro de l’année, nous donnons la parole à Louise Demasure, ingénieur projets Recherche & Développement chez IPALLE.
Bio-ingénieur de formation de l’université de Gembloux, Louise Demasure a profité de son travail de fin d’études pour sortir de nos frontières et prendre la direction de la République de Moldavie pour travailler sur la réhabilitation d’une décharge et la mise en place d’une collecte en porte à porte pour le compte de la SPAQuE. Le groupe Suez l’envoie ensuite au Maroc en tant que VIE (volontaire international en entreprise) pour s’occuper de la gestion des biodéchets et du développement du portefeuille clients. De retour en Belgique, en 2017, elle trouve un emploi chez Ipalle. « Agée de 35 ans, je suis encore un peu novice dans le recyclage mais il est certain que ces séjours à l’étranger sont l’occasion de s’ouvrir aux autres cultures et autres approches, et de s’en inspirer. Cela permet aussi de porter un regard neuf sur le secteur. De plus, voyager dans un pays de l’Est ou un pays du Maghreb m’a fait ressentir les différences qui peuvent exister entre hommes et femmes. Même s’il reste beaucoup à faire chez nous, la Belgique, qui connaît depuis longtemps le brassage des cultures, a une longueur d’avance sur d’autres pays » entame Louise.
Chez Ipalle, Louise est responsable de projets dans le pôle « économie circulaire ». Plus précisément, elle est en charge du développement de nouvelles filières et de l’amélioration des filières existantes, de la veille technique sur le secteur et même de la réalisation complète d’un chantier de Recyparc. « Ce qui me passionne, c’est la diversité des missions. On ne peut pas connaître toutes les facettes du métier mais on apprend chaque jour. Porter un regard neuf sur une facette particulière permet de remettre en question les procédures en place et de s’interroger sur leur pertinence face à l’évolution du secteur » explique-t-elle. Et d’ajouter : « Ipalle est parfois réduit au seul traitement des déchets alors que nos missions incluent aussi l’épuration des eaux usées avec nos 51 stations d’épuration et l’énergie avec nos 2 champs d’éoliennes, par exemple. Et nous gérons l’exploitation des outils techniques pour mener à bien nos différentes missions. Cette multidisciplinarité est clairement l’une des forces d’Ipalle ».
nieuwe verkorte tekst: Chez Ipalle également, la mixité des métiers progresse sur le terrain. « Ma génération se heurte moins au changement de mentalité homme/femme par rapport aux générations précédentes. S’il reste du chemin à parcourir, ce n’est plus un combat au quotidien, mais plutôt une question de personnalité, d’ouverture d’esprit, d’acceptation des différentes cultures. Nous sommes tous complémentaires en réalité. » confie Louise. « Si des efforts majeurs doivent être consentis, cela concerne plutôt le monde académique car la thématique des déchets et du recyclage y est peu représentée. Les formations sont trop peu axées sur les applications concrètes. Et selon le principe qui veut que « le meilleur déchet est celui qui n’existe pas », il faudrait parler davantage de la sobriété de nos consommations, d’écoconception en vue du recyclage et du réemploi, de valeur ajoutée dans les matières secondaires. Car consommer moins s’impose comme une évidence face aux enjeux climatiques et environnementaux actuels et futurs. Et en choisissant d’être acteur sur le terrain, j’apporte ma contribution pour que les choses se concrétisent de la meilleure manière possible » conclut-elle avec humilité.